Eronis, l'île des Réincarnés
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Eronis, l'île des Réincarnés

Où la Mort n'est plus Absolue...
 
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 À qui le petit coeur?

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Éloi Pellerin
Humain, Sujet d'expériences pour la recherche médicale
Éloi Pellerin


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MessageSujet: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeLun 12 Jan - 21:42

Il s'était enfin décidé. Après plusieurs années de recherches vaines pour retrouver son frère aîné, tout cela ne s'était résolvé par un échec lamentable. Et la nouvelle de sa mort l'avait on ne peut plus ébranlé. Plus rien n'avait d'importance maintenant. La seule personne qui avait compté pour lui était maintenant décédée. La star rock s'était suicidée selon les potins à journaux. Et Éloi se sentait on ne peut plus coupable d'un tel acte. Son frère devait tellement être malheureux pour être arrivé à commettre l'irréparable. Après avoir entendu parler d'une île où des prêtres pouvaient rendre à la vie un être cher, Éloi prit le premier vol pour Eronis.

Tenant très fort une peluche de chat orange contre sa poitrine, Éloi franchit la porte du temple de la résurrection. La peur se lisait dans son visage. C'est que c'était quand même impressionnant comme endroit. Le français se sentait tout petit en entrant dans ce temple sacré. Enfin, il alla s'asseoir sur des bancs mis à sa disposition et en profita pour fermer les yeux, pensant à ce qu'il comptait faire. C'était quand même pas n'importe quoi. Éloi allait demander à un prêtre de faire revenir son frère qui s'était enlevé la vie. Il était très nerveux, car il avait entendu parler de choses que l'on devait donner en échange du service aux prêtres. Qu'es-ce que celui-ci pourrait bien lui demander en échange? De l'argent?!? En tout cas, certainement pas sa peluche parce que c'est ce qu'il détenait de plus précieux...mais si c'était pour ravoir Zäickell....

Éloi fut dérangé dans ses pensées par une porte qui s'ouvrit sur une silhouette en toge. Il se leva, et s'inclina respectueusement. Il n'avait pas encore dit un mot et comptait rester silencieux le plus longtemps possible. Il n'aimait pas parler...mais il savait qu'il le devrait. Sa main droite caressait nerveusement sa peluche entre les oreilles et ses yeux chocolat se posèrent sur le visage de celui qui allait devenir son sauveur.
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Eiden Lewith
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Eiden Lewith


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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 19:26

Il était de coutume que les murs de chaque antichambre soient le plus neutre possible. « Question de circonstances » disaient les prêtres. A vrai dire il serait surtout d’un mauvais goût extrême de recevoir des gens dont le désespoir n’avait de fond que l’abysse avec des tableaux de champs fleuris et de nature morte. Un bref sourire vint étirer des lèvres fines. Inquiétant. Sachant que l’unique occupant de la pièce n’était pas une personne qui transpirait particulièrement la joie de vivre.

Assis en tailleur au milieu d’une pièce qu’il connaissait mieux que son propre corps, le jeune prêtre attendait patiemment, le dos droit, la tête haute, ce qui viendrait le tirer de son ennui. Ses yeux aussi clairs que de l’eau se posèrent avec calme sur la porte en bois noir qu’il devrait bientôt ouvrir pour aller chercher une nouvelle personne à qui la mort avait pris un être cher. Il y aurait des larmes, des sanglots, la pièce s’imprégnerait de douleur tandis que les mots si connus maintenant serait murmurer, résonnant dans la souffrance : « ramenez-le ». Tout se déroulait toujours ainsi. Comme une scène jouer et rejouer. Il était amusant de voir à quel point le désespoir d’Hommes si différent pouvait être aussi similaire.

Ses cheveux noirs tombaient lourdement sur ses épaules, encadrant son visage fin parcourut d’une expression tout aussi vide que les murs de la pièce. Les manches de son kimono blanc frottaient contre le sol à chacun de ses mouvements - Le vêtement blanc parcourut de fleur vert d’eau créait un contraste saisissant avec le reste de la chambre-. Plongé dans ses pensées il laissa un moment sa main errer sur la chainette en argent qui ornait son cou, profitant des derniers instants de sérénité qui régnait. Dans quelques minutes l’air se saturerait d’un désespoir qui n’était pas sien, influençant sans vraiment qu’il ne s’en rende compte son humeur. Que choisirait-il de prendre à cet inconscient voulant braver la mort ? Quelques années de sa vie ? Ses talents ? Un peu trop commun. Toutes ces choses il les avait déjà prise à d’autre. Il s’était dénaturé lui-même en volant aux autres ce qu’il leur enviait. Il verrait bien assez tôt ce qu’il envierait au prochain. Son don d’empathie était réellement un allier de choix. Il sentirait des choses que la personne même ignorait sur elle, il connaîtrait sa douleur avant même qu’elle n’ait eu le temps d’émettre un son.

Il jeta un regard désintéressé par la fenêtre, notant avec indifférence que la personne attendait depuis un moment maintenant. Il n’aimait pas se presser. Encore moins pour les autres. Et il savait d’expérience dans quel état d’angoisse devait se trouver la personne. C’est sans doute pour cela d’ailleurs qu’il ne faisait aucun effort. Il finit par se lever du sol sur lequel il reposait pour se diriger vers la porte en bois massif. Le moment était venu. Ouvrant la porte qui grinça de façon assez caricaturale, il se dirigea machinalement vers le jeune homme, la démarche lente et assurée. Un léger sourire en guise d’accueil, la tête légèrement penchée sur le côté, il prononça les premiers mots alors que l’autre s’inclinait respectueusement devant lui –privilège de prêtre-.

- Suivez-moi, nous allons rejoindre la salle, parler un peu. Vous m’expliquerez ainsi votre... situation…

Sa voix était claire, son léger sourire apaisant semblant sincère bien que son visage n’en était en rien éclairé. Il sentait déjà les émotions diverses et chaotique émanant de l’autre. Nerveux, blessé au plus profond de son âme, tourmenté, angoissé mais aussi plein d’espérance, comme toutes les personnes qui venait ici d’ailleurs.

Il se détourna, les guidant à l’intérieur de la pièce où il venait de passer plusieurs heures déjà. Deux chaises avaient été disposées au centre de la pièce, face à face. Une pour chacun d’eux. C’était sans doute le moment qu’il appréciait le plus. Laissez la personne ouvrir son cœur –ils étaient bien obligé si ils voulaient espérer qu’un prêtre accède à leur demande-. Il lui fit signe de s’asseoir, faisant de même et plongeant son propre regard dans celui chocolat de l’homme. Il était jeune. Aussi jeune que lui l’était. Pas plus épais que lui l’était mais tout aussi charmant selon son avis. La plus admirable des hypocrisies pouvait maintenant commencer : la politesse.

- Je suis désolé, Mr Pellerin, -son nom lui avait été donné plus tôt par un apprenti charger de cela- mais je dois vous demander ce qui vous pousse à faire une telle demande au Temple. Et qui est la personne que vous voulez réincarner..

Un sourire d’excuse pour l’encourager, tous devaient passer par là. Question de formalité. Demander à la personne de se vider, Evaluer sa demande, l’accepter, la refuser parfois. Les plus belles prestations de larmes pouvaient influencer quelques prêtres. Pas lui. Il posa de nouveau ses yeux sur Eloi.
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Éloi Pellerin
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeJeu 15 Jan - 23:35

Son sauveur...ressemblait à n'importe quel autre homme que le français connaissait. Il n'avait pas l'air d'un saint ni d'un Dieu et pourtant, il était sûrement celui qui ramènerait son frère à la vie. Éloi observa longuement les cheveux couleur de jais qui contrastaient fortement avec la blancheur de la toge. Il fut un peu obnubilé parla couleur unique des yeux du prêtre et esquissa un faible sourire. Sourire qui ne resta pas longtemps, vu la sensation de se faire scruter l'intérieur qui venait avec ce regard. Éloi frissonna avant d'abaisser son regard. Ce dernier le gênait trop par son importance, il faut croire. Ha non, il devrait encore raconter ce qui lui faisait tant mal. C'était déjà assez douloureux ainsi sans qu'il n'ait à mettre des mots sur sa blessure. Pourtant, le jeune homme hocha lentement la tête et suivit le prêtre dans une autre pièce.

Voyant les deux chaises, il est pas bête hein, il sait qu'il peut s'aseoir et s'installe donc rapidement sur celle faisant face à la sortie. Étrange non? Enfin, il est comme ça c'est tout. La peluche sur ses genoux, sa main va inconsciemment lui grattouiller les oreilles, comme il ferait avec un vrai chat.

- Je suis désolé, Mr Pellerin, je dois vous demander ce qui vous pousse à faire une telle demande au Temple. Et qui est la personne que vous voulez réincarner..


Évidemment...Éloi se mordille la lèvre inférieure d'un geste presque mignon. Puis, il abaisse à nouveau les yeux. C'est..tellement compliqué cette histoire. Et il faut dire en plus que ça fait un bail qu'il ne l'a pas vu son frère. En fait, la première fois qu'il avait entendu parler qu'une telle chose se faisait, il avait été dubitatif. Il n'y croyait pas. C'était impossible en fait le fait de faire revenir quelqu'un à la vie...physiquement impossible....Mais il avait entendu des histoires et sa curiosité avait été piquée.

-Je..suis venu faire la demande pour mon frère aîné...Zaïkell... *un soupire franchit les lèvres roses du jeune homme*

-Nous...nous étions très ..très proches étant enfants et il a du quitter l'orphelinat pour une carrière....enfin...je j'ai tenté de le retrouver... *ses ongles entrent dans la peluche*

-Avant d'apprendre qu'il...*il sent une boule dans sa gorge, mais il s'est promis de ne pas pleurer, alors il ne pleurera pas* il s'est suicidé.... *il relève ses yeux chocolats dans ceux du prêtre*

*Ses sourcils se sont froncés, il tente de contrôler la colère qu'il ressent...c'est extrêmement difficile, surtout qu'il ressent tout l'amour qu'il a pour son frère disparu. La peluche bouge l'espace d'une seconde sur ses genoux, puis s'immobilise totalement. Eiden peut avoir remarqué ou non, cette fois Éloi s'est bien contrôlé. Ce n'était vraiment pas le moment de faire une bévue. Il voulait plus que tout au monde ramener son frère et attendait le verdict de celui qui pourrait exaucer ce miracle. Si seulement il savait ce qu'il lui en coûterait.....
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Eiden Lewith
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeVen 16 Jan - 0:47

Eiden empêcha lui-même un sourire lorsqu’il vit celui d’Eloi. Les choses étaient presque trop facile, les évènements bien trop rodés pour laisser place à un quelconque suspense. Gagner la confiance des gens n’avait plus rien d’un défi pour lui qui les connaissaient parfois mieux qu’eux même. Il suffisait d’instaurer un certain climat, d’amener à lui leur confiance par des gestes simples mais décisifs : un sourire, un air calme et un semblant de compassion suffisait amplement.

Le contact visuel ne dura pas longtemps, l’autre baissa automatiquement les yeux. Eiden retint de justesse un haussement de sourcil. Avait-il senti sa présence au fond de lui. C’était intéressant. Peut être avait-il seulement été mal à l’aise ? Le prêtre nota avec amusement les divers signes de la tension qui habitaient Eloi. Le mordillement caractéristique des lèvres, les yeux au sol, les mains occuper à triturer un quelconque objet –une peluche de chat non ?- Sans doute avait-il une valeur on ne peut plus précieuse aux yeux du jeune homme ? Pour l’avoir emmener à l’intérieur du Temple même de toute façon… Un objet du mort à n’en pas douter.

Eiden nota avec calme les différents éléments qui étaient mis à sa disposition. Un frère, sa seule famille, une séparation, et de funèbres retrouvailles. Lui avait un certain avantage sur ce genre de situation. N’ayant jamais eu personne à perdre, il n’avait pas à souffrir d’une quelconque absence.
Un changement dans le ton de l’autre lui fit lever les yeux vers le visage décomposé par la douleur de devoir raconter ces choses si intimes et douloureuses.

‘Il s’est suicidé…’

De nouveaux une vague de sentiments chaotiques renforcés par la vision de deux yeux chocolat lui montrèrent l’ampleur de la détresse. Eiden avait pris l’habitude de sentir en lui ces sentiments négatifs qui n’était pas sien. Peut être cela avait-il influencé son propre caractère, à trop fréquenter la douleur, elle se banalise. Eiden nota la colère d’Eloi. Il ne put éviter la surprise qui se refléta dans ses yeux lorsqu’il nota le bref mouvement de la peluche que serrait fermement son propriétaire. Son imagination était peut être délirante, mais pas au moins d’imaginer des peluches bouger non ? Eiden secoua la tête, aucune émotion chez l’autre pouvait lui permettre d’affirmer cela, il était sans doute un peu fatigue. Il faudrait vite qu’il se remette avant le rituel d’ailleurs. Car oui, qu’est ce qui aurait pu permettre à Eiden de refuser une telle opportunité ? Tout l’amour qu’il sentait diriger vers le défunt... Un léger pincement au cœur lui fit maudire la douleur de l’autre. Ne pouvait il pas être tranquille un instant ? Un léger malaise prit possession de son cœur, et il décida d’ignorer avec obstination la petite voix qui résonnait en lui, murmurant que cette douleur n’était pas celle d’un autre.

Ainsi aimait-il son frère ? En avait-il seulement conscience ? Peut importait au fond, tout cela disparaitrait bientôt à son profit. Eiden avait pris sa décision : et du prix, et de la réincarnation. Un air sérieux et grave sur le visage, il énonçât la décision qui ferait renaitre l’espoir chez Eloi.

- C’est une décision importante.

Sa voix était aussi basse et calme qu’à son habitude, inspirant une douceur totalement fausse. Certains prêtres refusaient de ramener les suicidés par principe. De son point de vu, malgré toute la douleur qui avait pu pousser quelqu’un à cet acte, la mort aurait de toute façon brouillé tous ses souvenirs, y compris ceux qui l’avaient mené à la mort.

- Je considère néanmoins qu’elle a été réfléchie... Une petite pause pour laisser le temps à l’autre de réfuter ses paroles et il continua : Vous devez déjà savoir qu’en ramenant un mort, vous avez le devoir de veiller sur lui, au moins jusqu’à ce qu’il soit lui-même capable de ne dépendre de personne. Quelle que soit la forme et la personnalité que l’âme prendra en naissant à nouveau.

C’était des règles simples mais qui régissaient toutes demandes de réincarnation. De nombreux cas avaient déjà eux lieux, de personne trop mortifié par les changements effectué par la mort et la nouvelle naissance pour les supporter, ne retrouvant pas l’être qu’ils avaient tant aimé.

- Les changements sont permanant, personne ne peut les changer. Il se peut, il est même probable que Zaickell ne se souviennent jamais de sa vie d’avant. Qu’il ait oublié jusqu'à votre existence.

C’était des choses difficiles à assimiler. Malgré les avertissements, nombreux étaient ceux choqué par les changements opérés. Il observa le visage fin en face de lui, prêt à noter la moindre hésitation.
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Éloi Pellerin
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeSam 17 Jan - 3:42

Il était là, seul, dans une pièce bien grande et silencieuse. Il n'aimait pas cela. Il se sentait trop observé, scruté de toutes parts. Pourtant, seul le prêtre était présent dans la pièce, mais Éloi n'avait jamais aimé les grands espaces. Lorsque la peluche bougea quelque peu, il avait tressailli et avait gardé les yeux au sol. Non, pas question que ça arrive ici..pas maintenant. Éloi devait rester maître de ses émotions, même s'il savait que ce ne serait pas facile, du tout. Il se trouvait quand même dans un lieu où des personnes revenaient à la vie. Cela relevait du Divin non? Il n'avait pas pu voir la surprise dans les yeux d'Eiden et c'était peut-être mieux ainsi. Il avait peur...peur que l'homme devant lui le prenne pour un monstre et qui sait, un extra-terrestre.

Car c'est bien pour cela qu'ils le prenaient, les gens du laboratoire. Une expérience qui avait mal tournée....Un sujet docile et silencieux, qui s'était avéré à devenir violent et incontrôlable. C'était pas de sa faute, il faisait de plus en plus souvent des cauchemars terribles où son frère l'entraînait dans la mort et il se réveillait en hurlant couvert de sueur. Cependant, Éloi restait tout de même cobaye car les spécialistes avaient besoin de lui...et de ses fameux dons. C'est donc dans un excès de rage que le jeune homme avait pris la poudre d'escampette pour retrouver son frère... mort. Et le voilà maintenant assis, sur une chaise pas super confortable, devant un prêtre qui était prêt à ressuciter son frère. Plus question de revenir en arrière, il était déjà trop tard. Éloi savait que c'était une décision importante, mais tout ce qu'il voulait, c'était de revoir Zaïkell.

Vous devez déjà savoir qu’en ramenant un mort, vous avez le devoir de veiller sur lui, au moins jusqu’à ce qu’il soit lui-même capable de ne dépendre de personne. Quelle que soit la forme et la personnalité que l’âme prendra en naissant à nouveau.


Il releva ses yeux couleur café encore une fois sur le prêtre, et serra la peluche comme si ce simple geste pouvait le réconforter d'une certaine manière. Il avait déjà tout prévu et l'appartement qu'il avait pris était assez grand pour y accueillir son frère. Le fait qu'il ait une nouvelle forme le fit frissonner un peu. Serait-il capable de le reconnaître?!? Allait-il seulement retrouver la mémoire?!? Pour la personnalité, cela l'effraya moins, car il y avait trop longtemps qu'il n'avait vu Zaik, alors il avait pu changer de tempérament.

-Oui, je..je sais que je dois veiller sur lui et de toute façon, c'est ce que je comptais faire. Je vais y tenir comme la prunelle de mes yeux et ce malgré ce à quoi il ressemblera. Il restera toujours mon grand frère.

- Les changements sont permanents, personne ne peut les changer. Il se peut, il est même probable que Zaickell ne se souviennent jamais de sa vie d’avant. Qu’il ait oublié jusqu'à votre existence.


Coup de couteau au coeur, et une petite plainte franchit les lèvres du jeune homme. Qu'il ne se souvienne pas de lui, il ignorait s'il pourrait le supporter. Il ferma alors les yeux et serra la peluche encore plus fort. Il ne le ramenait pas que pour lui. Ce fût être égoïste de penser cela et Éloi n'était pas du tout ainsi. Au moins cela permettrait à Zaickell de refaire sa vie et son petit frère serait à côté de lui peu importe ce qu'il advienne. Peut-être même qu'il finirait par se rendre compte à quel point Éloi était fou d'amour pour lui.

Relevant à nouveau la tête, c'est d'un air déterminé que le garçon hocha la tête pour dire qu'il était d'accord. Même si à ce moment, il ignorait toujours ce que le prêtre lui demanderait en échange de la vie ramenée. C'était le moindre de ses soucis. Il aurait quand même du y penser...

-''Je..je suis prêt!''
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Eiden Lewith
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeDim 18 Jan - 15:07

Le moindre indice sur ce qu’il pouvait ressentir ou penser ne se trouverait certainement pas sur son visage. Il n’en restait pas moins qu’à cet instinct son esprit était remplis d’un tas de pensées et projets pas forcément très louables. Du moins, pour les personnes concernées.

Le visage neutre, il hocha simplement la tête aux paroles prononcées. Il aimait entendre les discours aux allures justes et généreuses mêlé d’un courage totalement fictifs – de son point de vu – que tenaient ces hommes. Celui d’Eloi sonnait juste un peu plus vrai que la moyenne. La tête légèrement penchée, un léger sourire naquit sur ses lèvres. Juste de quoi convaincre un peu plus la personne de ne pas reculer, ne pas abandonner son projet – ce qui ferait obligatoirement échouer le sien –. Eloi ne semblait pas plus se soucier que cela du prix qu’il devrait payer pour ce service. Ca l’arrangeait bien. La surprise n’en serait que plus grande. Il sentait son intérêt et son excitation grandir en imaginant le moment où il lui apprendrait de quoi il en retournait. Lorsqu’il verrait sa joie s’envoler, son visage se défaire en se rendant compte de ce qu’il lui avait pris. Il adorerait le voir tressaillir, partagé entre la joie d’avoir ramené son frère et le choc de sentir l’amour qu’il lui portait aller à une autre personne.

Eiden permit à ses yeux de prendre un éclat inquiétant alors qu’il se levait et se détournait d’Eloi pour regarder le fond de la pièce où trônait une sorte de grande table en bois simple mais massif.

Tournant toujours le dos à Eloi, il regarda simplement par-dessus son épaule, pivotant légèrement. Son visage ne montrait de nouveau plus aucune émotion. Seulement du vide. Vide qu’il allait bientôt rejoindre pour aller chercher cette âme que les vivants réclamait. Le travail serait long, exténuant et d’une difficulté que seul les prêtres pouvaient imaginer.

- Vous devez simplement sortir de la pièce désormais. Je ne peux pas me permettre de garder quelqu’un à mes côtés durant le rituel.

Il ne manquait plus que l’autre le déconcentre un temps soit peu... Il ne voulait surtout pas imaginer les conséquences. Et pour le réincarné et pour lui-même.

- Je vous préciserais mon prix une fois le rituel terminé…

Plus l’annonce du prix se faisait tard, meilleur était la réaction. Il laissait l’imagination effrayer assez la personne ainsi que le temps que mettait le rituel pour que les nerfs soient aussi tendus que possible. D’expérience, c’était sans doute la façon la plus cruelle de procéder. Il attendit patiemment que le bruit de la porte lui indique qu’elle s’était bien refermée pour fermer les yeux. Il avait besoin d’une concentration extrême avant de commencer.
Poussant rapidement les chaises pour que rien ne reste au milieu de la pièce hormis le meuble et alla se positionner devant celui-ci. Ses mains allèrent se poser sur la table avec cérémonie. Sentant chacune des rainures du bois sous ses doigts fins. La tête baissé, les yeux fermés, il laissa son esprit faire le reste du travail, se séparer peu à peu de son corps. Ramener une âme demandait un énorme effort : aussi bien physique que mental. Il lui était arrivé de devoir rester couché plusieurs jours après un rituel, complètement vidé.

Peu à peu la température de la pièce baissa. Un léger filet de bué apparaissait à chacune de ses respirations qui se faisaient de plus en plus profonde. Fouiller un autre monde que le sien à la recherche d’une âme n’était jamais une expérience agréable. Tout était vide. Tout était néant. Plus aucune couleur ou existence. Seulement un rien angoissant dans lequel des centaines et centaines de milliard d’âme languissait paisiblement. Autant cette expérience n’était rien pour une âme que rien ne rattachait au monde vivant, autant elle était péniblement désagréable pour l’esprit du prêtre qui s’y aventurait, bien vivant lui.

De légères gouttes de sueurs perlaient sur son front sous l’effort. Son visage était crispé, ses mains tendus et les muscles endoloris. Une mèche de cheveux couleur jais était tombée devant ses yeux qu’il avait de nouveau ouverts. Aucune présence à l’intérieur. Encore plus vide qu’à l’habitude si c’était possible. Ils reflétaient avec perfection le néant qu’il parcourait.
La notion du temps n’existe pas lorsqu’on est mort. Elle n’existait donc pas chez les âmes non plus. A fortiori, il n’y avait donc aucune notion du temps pour Eiden au moment du rituel. Ce fut deux heures plus tard que l’âme de Zaikell fut enfin trouver. Si il avait pus soupirer de soulagement, Eiden l’aurait sans doute fait. Mais tout ne s’arrêtait pas là. On ne pouvait certainement pas ramener une âme sans corps. Et réincarner un corps ne se faisait pas non plus sans temps ni effort.

Petit à petit le corps fut reconstitué, les bases d’abord puis de plus en plus de précision. Il n’était pas question d’oublier quoi que ce soit dans la réalisation d’un corps humain. Le rituel accélérait en quelque sorte la naissance d’un fœtus lié d’une quelconque façon à l’âme. Si le corps revenait sous une apparence différente, c’est que l’âme était mal reliée à la réalisation du corps. C’est pourquoi certain réincarné ne ressemblait en rien à leur précédente apparence. Eiden n’avait eu aucune photo de Zaikell et il était bien trop concentrer pour s’attarder sur les détails physiques que prenaient le corps. Il ne saurait qu’avec la réaction d’Eloi si le corps était conforme à ce qu’avait été Zaikell. En ce qui concernait la mémoire, il n’y avait pour ainsi dire, que très peu d’espoir, sinon aucun, que le frère se souvienne de son ancienne vie. Peut être avec le temps…

Lorsqu’il fut sur que le rituel était complet, pas loin de cinq heures étaient passées. Ses jambes tremblaient trop pour le soutenir encore et il s’affaissa au sol, la respiration haletante, exténué et courbatu. Il sentait l’âme se stabilisé dans son nouveau corps. Il faudrait quelques minutes au réincarné pour se réveiller complètement. Il puisa dans le restant de ses forces pour se relever et observer l’homme qu’il avait ramené.

Grand et mince, des cheveux argentés sortant totalement de la moyenne. Ce détail devait avoir été apporté avec la réincarnation d’après Eiden. Eiden ne pouvait pas encore voir la couleur de ses yeux, mais il pouvait déjà dire qu’il était beau. Les deux frères devraient remercier leurs parents –où qu’ils soient ? – pour leur avoir donné des traits si attirants. Il ne connaissait certainement pas le caractère du réincarné, mais on comprenait au moins aisément que son frère l’aimait autant du point de vue physique. Aimait. Le temps du verbe était particulièrement bien choisi, et malgré sa fatigue il ne pu retenir un sourire suffisant.

Ses pas trainant lui firent contourner la table, les mains caressant distraitement le bois sur lequel reposait le corps. Il poussa difficilement les portes de la salle.

- Il se réveillera bientôt maintenant. Vous devriez aller à ses côtés pour son réveil. Vous trouverez des vêtements pour l’habiller.

Il devait certainement avoir un aspect un peu moins « cligne » que tout à l’heure et ses traits devaient sans doute être on ne peut plus tirer. Néanmoins il savait que ce n’était pas ce sur quoi s’arrêtait. Peut être sur le fait que son frère était bel et bien revenu à la vie ? Ou encore sur l’inexplicable joie qu’il ressentait en voyant Eiden ? C’était comme cela qu’on réagissait non ? Lorsqu’on aimait quelqu’un…
Ce ne fut que lorsqu’Eloi fut aux côtés de son frère qu’il reprit la parole.

- Il faudra tout lui expliquer. Peut être mêmes les bases de la vie. Ce qu’il fait ici aussi. Pourquoi est ce qu’il est ici. Qui vous êtes.. Qui… il est ?

Il attendit un léger instant avant de continuer, indifférent du fait qu’il perturbait sans doute un moment des plus importants pour Eloi. Le jeune homme devait déjà s’apercevoir que quelque chose était différent. Avec un petit sourire narquois, il ajouta la sentence :

- Si tu sens déjà que quelque chose te gêne Eloi… Il passa directement au tutoiement alors qu’il se trouvait maintenant â coté, se penchant pour soulever une mèche de cheveux argenté qui tombait sur les yeux du réincarné, de manière désintéressé. Il leva ensuite lentement les yeux vers ceux d’Eloi. Rien ne lui ferait rater sa réaction. C’est que j’ai réclamé l’amour que tu portais à ton cher frère vois-tu… Nous savons tout deux de quel amour il s’agit… On ne trompe pas un prêtre sur ses sentiments…

Il sentait une profonde joie malsaine à l’idée d’avoir retirer un bien si précieux à quelqu’un. Ses sourires n’étaient plus du tout compatissant.


[T____T je suis si désolée que le post soit siiii long !]
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Zaïkell Eden
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeLun 19 Jan - 21:45

L’Esprit se meut avec agilité, nageant dans l’onde qui l’entoure, au delà des étangs, des montagnes, des villes, et des nuages, plus de limites, plus de temps, le haut, le bas, plus rien n’existe, indicible volupté avant de se noyer dans l’immensité profonde, qui comme un étau se referme sur lui. Le silence et la nuit s’installant en son être. Le noir. Rien que le noir. Le noir ? Le sombre… morbide. Est il mort ? C’est tout…tout ou rien..ou plutôt tout et rien. Ah cet esprit comblé d’angoisse. L’angoisse ? Non, il ne ressent plus rien. Ne voit plus rien. Coquille vide, vague fantôme de ses mémoires oubliées, son esprit, tel une chauve souris bat de ses ailes maladroites les murs invisibles qui le retiennent prisonnier, se cognant la tête à des plafonds pourris, que les restes de sa conscience tentent vainement de mettre en place pour apporter un peu de cohérence à cette vaste prison aux barreaux de sang, vague allégorie de ce que l’imagination mourante peut encore tisser au coin de son cerveaux vaincu. Il erre sans plus de but. Ce qu’il y avait après, ou avant ? comment savoir. Il ne cherche pas. Il se sent bien pourtant, plus qu’une ombre, peu à peu il se perd et se laisse aller dans l’infinie néant qui l’attend. Le noir..Le Vide.

Combien de temps ? Il ne sait pas. LE temps ? Il n’existe plus. Il s’est figé dans le ciel bourbeux et noir qui entoure chaque chose ici bas. Sans matin et sans soir, rien n’est plus. Tout est calme, si calme…Pourtant il suffoque. Transperçant sa faible substance tel un harpon, il tombe. Sans fin. Peut on déchirer les ténèbres ? Il semblerait que se soit le cas. Il s’agite, se tortille, mais rien n’empêche sa chute au travers de cette plaie béante, éclair funèbre qui illumine la toile dense et sombre qui fut son domaine. Il tombe, et pourtant rien ne bouge, le haut, le bas, il ne sait pas, il ne sait plus tandis que l’angoisse s’empare de son esprit gémissant. Tendant les mains dans le vide pour se rattraper, mais là encore il n’y a rien. Qu’est ce qui lui arrive ? Perdant le contrôle, surement, il a peur. Et cette chute qui semble n’avoir que de fin l’infinie. Son souffle se heurte au silence tout comme le cri qu’il laisse s’échapper de sa conscience. Mais c’est contre un mur que se cogne sa surprise. LA chute s’est fini semblant heurter un fond qu’il ne voit pas, et toujours ce silence, comme dans de la ouate, mais quelque chose à changer. Quoi ? Il ne sait pas…Où est-il ? LE noir encore. Il n’en peux plus.

Mais ce qui l’attendait était bien pire. Où est il ? Qui est il ? Non, non, se souvenir reste trop dur. Il perd pieds. Que se passait il ? Il n’y voit plus rien, il étouffe et une douleur insupportable le ronge. Pitié, que quelqu’un le sauve. Le vide, aidez le …aidez le. Tous ses muscles se contractent enflammant d’une cruelle morsure ce cadavre hébété. Ses os sont brisés et ses organes transpercés, et le poison rubis afflue dans ses veines réchauffant son corps et son âme vide. Son corps ? Son corps qui se déchire, tandis que l’obscur et l’incertain laissent place à ses pensées tourmentées. Sa conscience… Est- il vivant ? Son cœur s’emballe et sa bouche s’ouvre en grand pour inspirer..mais rien. Il étouffe ! Et il ne sait plus, le néant a disparu emporté sous une avalanche de souffrances et de sensations, d’émotions, il ne contrôle plus rien, et son esprit engourdit, il s’écroula sur un sol qui n’existe pas. Il tombe, encore dans ce milieu de silence froids et oppressant. Et se cris…terrifiant, chargé de souffrance. Sa voix ? L’oxygène emplis ses poumons en une torture des plus subtile déchirant en lambeaux ces derniers et compressant sa poitrine scalpée à vif sous les lames tranchantes de cet invisible ennemi. Un haut le corps convulse son être mais rien ne sort. Il aimerait se recroqueviller, petite âme en peine, mais il n’en a pas la force.

Pas pour le moment. Le temps s’enfuit, encore, échappant à ses filets, qu’il lance encore et encore. L’air à de nouveau remplit ses poumons, et laisse, vil esprit, la trace de ses griffes chauffées à blanc, sur son sillage. Machine aux engrenages enclenchés, il ne peut plus stopper les allées et venues de l’air, qui s’insinue dans tout son corps avec un sadisme jouissif, il n’a plus qu’à subir. Cependant, peu à peu, l’ennemi se fait velours, douce caresse, apaisant sa douleur et son âme qui en viendrait à presque oublier la présence de ce gaz invisible. Seuls les battements réguliers de son cœur résonnent maintenant à ses oreilles. Doucement il émerge…Prenant conscience de son être et de ce qui l’entoure. Il est…vivant ? Pourquoi cette question, il ne sait plus. Ses pensées s’égarent. N’est il pas allongé ? La pulpe tendre du bout de ses longs doigts vient effleurer dans un infime geste, la surface qui a enfin stoppée sa longue chute aux travers des méandres de jais que tissaient les araignées de son âme, l’emprisonnant à jamais. C’est lisse et rugueux, douce sensation de chaleur pour cette matière sans vie. Du…Du bois. N’est ce pas. Oui.

Mais il y avait autre chose, qui le concernait plus directement. Mais il n’arrive pas à savoir, à se souvenir. Sa mémoire défaillante cherche mais n’a pas le temps de s’appesantir dessus. En effet quelque chose vient d’effleurer son front. Qu’est ce que c’était ?! Surpris il en oublia ses interrogations. Son cœur se mit à battre plus vite et il prit soudainement conscience qu’il semblait toujours enfermé dans son monde obscure et silencieux. Angoissant. Son esprit paniqué s’efforça de briser cet handicap de plus en plus insupportable. Des sons lui parvinrent. Vagues, lointains, déformés, impossible d’identifier ces bruits qui bourdonnaient à ses tympans. Des voix ? C’était proche, juste à ses côtés. Il aurait voulu bouger, mais il fallait qu’il se rende à l’évidence, aucuns de ses muscles n’étaient d’accord pour coopérer pour le moment. Son attention se reporta donc sur ce qu’il entendait. Ces voix, car oui maintenant il en était sur, c’était bien des voix. Ou plutôt, une voix ! Il avait cru en entendre plusieurs, mais apparemment il s’était trompé. Maintenant en écoutant bien, il était évident que les paroles prononcées n’appartenaient qu’à la même voix, à la même personne. Même s’il ne comprenait pas un seul mot de ce qui était dit.

Poussé par sa curiosité grandissante, il ouvrit les yeux. Mais la lumière, comme milles aiguilles acérées vinrent transpercer ses iris fragiles. Surpris par la douleur qui irradia le long de ses nerfs sensibles se propageant sur tout son corps à fleur de peau, il se mordit malencontreusement la langue dans un mouvement convulsif. Et ses dents bien plus pointues qu’à la normale n’eurent aucun mal à entamer profondément la tendre chair, laissant ainsi échapper de la blessure, le précieux liquide vermeil, en un long murmure, pendant que sa bouche se remplissait de son âcre arrière goût. Manquant de s’étouffer, une violente toux vient le faire se plier en deux, retrouvant une position plus verticale. Cela eut pour effet de lui arracher un gémissement de douleur qui eut tôt fait d’être occulter par les râles de sa toux incessante qui lui brulait la gorge. Se recroquevillant sur lui même, il se demandait jusqu’à quel point ses poumons pourraient résister avant d’éclater, enserrés dans l’étau de ses côtes qui semblaient, à chaque toux, se comprimer un peu plus. Tandis qu’un fin sillon ensanglanté s’échappait du coin de ses lèvres, glissant tel un serpent le long de son menton, tachant sa peau pâle. Secoué toujours par cette intempestive toux, il porta ses doigts à son visage, effleurant le sang doux et chaud qui colorait d’un rouge éclatant sa lèvre inférieur. Intrigué, ses yeux, qu’il venait d’ouvrir à moitié pour ne pas recommencer la même erreur, se remplir de confusion, alors qu’il ne cessait de fixer l’extrémité de ses doigts recouverts de sang.

Immobile, sa toux commença peu à peu à se calmer d’elle même, et jusqu’à présent, il avait oublié qu’il n’était pas seul dans cette pièce. Mais à vrai dire il eut tôt fait de s’apercevoir de la présence des deux autres personnes, levant son regard couleur du froid métal qu’est l’argent, sur eux. Qu'est ce que..? Qui étaient ils? Détachant ses pupilles il les promena autour de lui, puis revient sur les deux silhouettes, attendant..Attendant quoi? Une explication peut être...Un frisson le parcourut. Remontant le long de sa colonne vertébrale.
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Éloi Pellerin
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeVen 23 Jan - 0:25

La solitude: État d'une personne seule ou qui peut aussi signifier le caractère d'un lieu isolé, désert.
C'est ainsi que se sentit Éloi en quittant le prêtre, laissant la porte se refermer derrière lui dans un grand bruit sourd. Voilà, plus question de revenir en arrière, il avait fait le plus grand pas maintenant. L'âme de son frère allait revenir des morts pour chercher à nouveau un corps. Il lui reviendrait enfin, après toutes ces années de solitude. Rien qu'à y penser, un sourire naquit au coin des lèvres du français. Il faut dire que la question du prix, il n'y avait pas du tout pensé en fait. Mais selon lui, rien au monde n'aurait pu remplacer le retour de son cher frère. Bon d'accord, au début, il savait que ce ne serait pas facile, il faudra travailler fort pour lui faire retrouver la mémoire. Mais ce qui importait c'était surtout de ne pas le brusquer, et d'y aller à son rythme. Seul dans la pièce, Éloi s'adossa au mur pour se laisser glisser lentement jusqu'au sol et mit ses jambes en tailleur. Il fallait seulement attendre et pour passer le temps, il se remémora les meilleurs moments avec son frère aîné.

*FlashBack*
C'est le noir complet dans les couloirs de l'orphelinat. Tous les enfants dorment à poings fermés. Tous? Non, deux gamins sont en escale dans le corridor A pour se rendre à la cuisine. Depuis quelques jours, la nourriture est infecte et Zaickel a bien l'intention de trouver le pourquoi. Et il a bien évidemment réussi à mettre son jeune frère dans le coup. De toute façon, Éloi ne l'aurait pas laissé partir sans lui. C'est donc main dans la main que les deux garçons débarquent à l'improviste dans la cuisine sans surveillance. Éloi reste un moment sur le pas de la porte tandis que l'intrépide Zaickel fonce vers le frigo pour l'ouvrir. Étrange, pourtant, il y a de la viande et les légumes, les trucs ordinaires pour faire de la bonne bouffe. Pas le temps de mener cette expédition que les lumières sont ouvertes et les deux fautifs tirés par les oreilles par le directeur de l'établissement. Devinez qui sera puni?

Les images continuent d'immerger dans la tête du jeune homme et il ferme les yeux comme pour les garder pour lui seul, comme si cela pouvait le rapprocher encore plus de son frère. Les secondes passent, puis les minutes, et les heures. Éloi n'aurait su dire depuis combien de temps il se tenait là, de l'autre côté de la porte menant à son frère, mais on aurait dit que c'était une éternité, lorsqu'enfin il entendit le bruit caractéristique de la porte qui s'ouvre. Le moment tant attendu et...on dirait que les jambes ne répondent pas à l'appel du cerveau qui demandent de se relever. Trop de stress? D'anticipation? Pourtant, il faut bien qu'il réussisse à se lever s'il veut ENFIN voir son frère. Il réussit à se tourner vers le prêtre et ressent aussitôt un froid glacial s'emparer de son être. Il n'aurait su dire pourquoi. Étais-ce les yeux vides et les traits tirés de l'homme près de lui où l'air venait de la pièce?!? Enfin, après un grand effort de volonté, Éloi réussit à se relever, et suivit le prêtre sans montrer sa nervosité. Du moins, il essaya de ne pas la montrer, mais c'était difficile, car il serrait la peluche à l'étouffer. Si ça avait été un vrai chat, il aurait sûrement manqué d'air en quelques secondes.

À pas feutrés, il s'avança vers la table où se tenait le corps reconstitué avec l'âme de son frère et son souffle fût coupé. Il entendit la phrase du prêtre, mais n'y fit pas attention, pas pour le moment. Une peau laiteuse faisait la place à la peau halée qu'il portait avant, comme s'il manquait de soleil. Sa main alla caresser tendrement les cheveux devenus argentés de Zaickel et il soupira d'aise en se rendant compte qu'il n'avait rien perdu de sa beauté. Éloi n'avait pas encore vu la couleur des yeux de son compagnon, mais il savait qu'ils ne seraient plus de la même couleur que les siens. Il avait trop changé...mais ça restait le même au fond...non?

-''Zaïckel...''

Un murmure avait franchi ses lèvres en même temps qu'il fronça les sourcils. Quelque chose avait changé et ça le concernait lui directement. Avec toute la hâte qu'il avait ressenti pour voir son frère, il avait oublié l'amour qu'il lui portait secrètement. Mais alors, pourquoi ne pas le ressentir présentement? C'était un effet de la réincarnation ou quoi?!?

- Si tu sens déjà que quelque chose te gêne Eloi... C’est que j’ai réclamé l’amour que tu portais à ton cher frère vois-tu… Nous savons tout deux de quel amour il s’agit… On ne trompe pas un prêtre sur ses sentiments…


Il écarquilla les yeux tandis que la peluche tomba au sol. Comment un homme pouvait être aussi cruel?!? Éloi n'aurait jamais cru cela possible, et pourtant...cela expliquait le pourquoi qu'il ne ressentait pas cet amour profond de revoir son frère. Ses poings se serrèrent imperceptivement et il n'avait qu'une envie, foutre un bon coup de poing sur le visage de celui qui avait osé lui enlever ce qu'il avait de plus précieux au monde. Ses mains se décrispèrent que lorsqu'elles allèrent empoigner le prêtre par le collet pour l'amener près de lui. Oui, il pouvait sembler timide et peu sûr de lui, mais en ce moment, il était furieux. Ses yeux couleur café étaient plongés dans ceux de l'homme tandis qu'il lui criait dessus.

-''Sale monstre!!'' Mais qu'avez-vous...Hhhhh..''



Il avait oublié un léger détail...l'amour qui autrefois l'attachait à son frère, maintenant il le ressentait pour le fourbe de prêtre. Il avait été incapable de le frapper et en se sentant aussi près de son corps, il avait presque gémit tandis que ses joues se teintaient d'une jolie teinte rosée. Rapidement, Éloi l'avait lâché et s'était retourné vers son frère revenu, pour tenter de reprendre ses esprits. Il lui prit la main doucement et lui offrit un sourire qu'il voulu complice.

-''Ne t'inquiètes pas Zaïck...je vais m'occuper de toi, tu vas voir...''
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeSam 24 Jan - 17:36

Deux mains saisirent le haut de son kimono, l’empêchant de faire plus attention à l’homme qui se réveillait douloureusement à côté d’eux. Un éclat de rire atrocement enfantin résonna dans la chambre alors que la fureur d’Eloi allait grandissante. Le jeune prêtre posa avec amusement ses yeux clairs sur les traits du jeune homme, tendus par la colère. S’il avait pu le haïr et le rouer de coups à cet instant, aucun doute qu’il l’aurait fait. Mais il l’aimait, et le rougissement d’Eloi ne fit qu’augmenter encore la lueur de folie qui brillait au fond de ses propres yeux.

Ses jambes se dérobèrent sous lui, refusant de le porter, tandis qu’Eloi retournait au chevet de son frère, se désintéressant d’Eiden. La tête penchée vers le sol, ses longs cheveux noirs tombaient lourdement devant lui, cachant son regard a quiconque le regarderait. De longs tressaillements agitaient ses épaules, témoignant du rire qu’il tentait tant bien que mal de retenir. Avec le peu de force qu’il lui restait, mieux valait qu’Eloi ne puisse lever sa main sur lui car il n’aurait eu aucune force pour l’en empêcher. Une fois à peu près calmé, son regard vint chercher l’image des deux frères enfin réunis. Zaickell semblait on ne peu plus perdu et un fin filet de sang coulait le long de son menton. Cela se comprenait aisément : en ne passant que quelques heures à chercher l’âme de celui-ci, lui-même se sentait étourdit et égaré –alors passé tant de temps dans ce néant qu’on appelait royaume…- Sans doute était-ce la cause de ses rires d’ailleurs mais cela n’entachait en rien sa bonne humeur. Il avait eu une fabuleuse idée cette fois-ci ! Sur qu’il ne s’ennuierait plus autant. Pour quelques temps du moins.

Il ramena d’un geste leste ses cheveux en arrière. Puis il se lasserait... Comme à chaque fois. Son esprit se distendrait de la réalité, s’en éloignerait et il retournait dans ce légendaire état d’apathie si consolateur. Son euphorie semblait maintenant passée et son sourire se fanât.

Un profond soupire passa ses lèvres. Ses propres pensées lui avaient elles-mêmes volées toutes joies et il leva les yeux au ciel, exaspéré. Il était peut être bien un monstre, mais l’histoire prouve que c’est eux qui s’amusent le plus. Or Eiden aimait par-dessus tout s’amuser. Ou plutôt, détestait s’ennuyé. L’un se déduisant de l’autre, les choses étaient ainsi : Il avait condamné quelqu’un à aimer un cœur de monstre.

Mais pour que tout se déroule comme il voulait, il fallait avant tous les laisser seul. Laisser Zaickell se reconnecter au monde avec l’aide de son frère. Les laisser rentrer chez eux. Il ne doutait pas qu’au moins un deux ne reviennent le voir. L’un car il l’aimait. Et l’autre pour d’éventuelles questions. Ou même pour accompagner son cadet. Il se releva lentement tournant le dos aux deux frères. Il avait d’autres projets encore les concernant. Tout ne s’arrêterait pas à la simple et idiote torture d’un amour à sens unique. Ce serait bien plus noir. Il y aurait bien plus de pleures que cela. Il y aurait sans doute même des disputes entre les deux frères pourtant si étroitement liés. Il ferait en sorte qu’Eloi souffre plus qu’il ne puisse jamais l’imaginer. Et Zaickell jouerait un rôle indispensable. Le dos toujours tourné aux deux hommes, le visage neutre il commença à quitter la pièce. Ses dernières paroles murmurées furent comme un couteau tranchant l’air :

- Pour les questions, adressez vous juste aux apprentis, je ne m’occupe pas de ce genre de… détails.

Le ton était vif, tranchant, mais se fit doucereux sur les derniers mots :

- A bientôt...

Un adieu n’avait ici aucun sens.

[ n____n mais naaan c'est pas un monstre *___* c'est moi XD bref, ca me parraissait avoir plus de sens qu'Eiden les laissent tous les deux. XD du moins au début fufu <3 ]
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeLun 26 Jan - 23:21

(désolé c'est tout naze XD...enfin bref. Ok c'est toi qui voit!)


Loin d’avoir l’esprit aussi clair qu’il ne l’aurait voulu, celui ci avait bien du mal à chasser le brouillard qui l’obscurcissait. Il prit la scène qui se déroulait à ses côtés, en plein milieu. Mais qu’est ce que… ? Que se passait-il ? Où était il ? Qui étaient-ils ? Autant de questions qui se bousculaient cherchant un quelconque indice qui pourrait éclaircir l’incertain de tout ceci. Il en oublia qu’il avait froid. Ce qui attira son attention papillonnante ? Un éclat de rire qui crissa au creux de ses tympans. Effrayant. Incapable de comprendre quoi que se soit à ce qui se déroulait sous ses yeux, laissant les deux personnes à leur…leur quoi ?! Ils ne semblaient pas du tout lui porter un quelconque intérêt et ne semblaient pas décider à lui dire quoi que se soit, occupés à leur conversation, oui c’était cela. Qu’importe, il se contenta de regarde avant que son intérêt vacille, jusqu’à ce que celui ci soit de nouveau interpellé lorsque l’une de deux personnes tomba sur le sol. Mais il s’en désintéressa assez vite pour suivre du regard le petit chaton qui s’approcha de lui, ne sachant bien comment il fallait qu’il réagisse , il le fixa de ses pupilles argentées où ne miroitaient pas la moindre expression, tout comme son visage qui resta aussi lisse qu’un masque sans rendre le sourire qu’il venait de recevoir de la part du jeune homme brun. Et d’ailleurs ce sourire que voulait il dire ? Quelque chose ne tournait pas rond mais il aurait été bien incapable de dire quoi. Il se laissa néanmoins prendre la main.

Zaïck ? Etait ce son…prénom ? Surement. Pourtant…Il savait qui il était, oui, oui il était…lui…Cette fois ci plus pour lui même il prononça à son tour, premières paroles, ce nom étrange qui semblait être le sien, "Zaïck" ...c’était comme s’il savait mais ne pouvait s’en rappeler. Il avait beau essayer de se souvenir, seule une violente douleur lui transperça l’esprit et ses cordes vocales par la même occasion, portant sa main à la gorge il laissa échapper un petit sifflement de douleur, avec la terrifiante impression qu’un être invisible lui griffait l’intérieur de celle ci. Mais ce n’est pas cela qui torturait le plus son pauvre esprit égaré. Se rendre compte qu’il ne savait même pas comment il s’appelait, qui il était, ce qu’il faisait là, bien incapable de dire quoi que se soit qui le concernait. Son cœur se serra, et ses battements s’accélérèrent tandis qu’une folle angoisse le prenait à la gorge. Et les paroles du jeune homme à ses côtés ne le rassuraient en rien. Il voulait s’occuper de lui ? Pourquoi ? Il garda cependant les lèvres closes. Il n’était pas malade. Du moins il n’en avait pas l’impression. Il n’avait donc pas besoin qu’on s’occupe de lui…Il voulait, il voulait juste, il voulait quoi au juste ? Il ne savait pas. Il ne comprenait vraiment rien. Encore une fois. Le doute s’insinuait peu à peu en lui. Et cela l’agaçait au plus au point. Il hocha vaguement la tête, un geste qui à vrai dire n’avait aucune signification, plus pour lui même qu’en réponse à la phrase du petit brun, et retira sa main par la même occasion, d’un geste plus brusque qu’il ne l’aurait voulu. Mais qu’est ce qu’il lui était arrivé ?! Si seulement on lui disait quelque chose. Il se sentait complètement perdu, nageant en eaux sombres, une sensation qui semblait ne jamais vouloir finir et il détestait cela. Il serra ses mâchoires, mais lancinante, la blessure qu’il s’était infligé à la langue, lui fit échapper un gémissement. Le sang avait arrêté de couler de la plaie et il s’était habitué au goût du sang, il passa d’ailleurs sa langue sur ses lèvres, léchant ainsi le liquide écarlate qui colorait celles ci.

Il remarqua alors, qu’il n’entendait plus le petit rire presque inaudible, et pourtant si horripilant. Détournant son regard du jeune homme à ses côtés, et le posa sur ce qui ressemblait plus à une silhouette fantomatique qu’à un être humain, et qui se relevait lentement en leur tournant le dos. C’est alors qu’une voix tranchante le fit sursauter. Son regard s’affola, avant de comprendre que ces paroles provenaient bien de la personne aux longs cheveux noirs. Et tandis qu’il parlait, il ne put s’empêcher de froncer les sourcils. Désapprobation ? Peut être. A vrai dire, il aurait bien été incapable de le dire, se sentant plus vide qu’autre chose, il n’arrivait ni à fixer son attention, ni à réfléchir, ni traduire ce qu’il pouvait ressentir, ni comprendre les intonations de voix, interpréter un geste ou même le plus simple des sourires, complètement hermétique, et rester ainsi assis lui demandait plus de force qu’il ne l’aurait pensé. Et même si son esprit peu à peu reprenait ses fonctions, il tenait plus du légume pour l’instant, que d’un être humain avec toutes ses capacités, bien qu’il n’en ai pas conscience.

Une chose est sur c’est qu’il ignora superbement le prêtre avec innocence, concentrant tout son intérêt sur le jeune homme à ses côtés, le seul qui lui portait attention. Il avait comme une impression de déjà vu. Loin, loin, très loin dans sa mémoire. Mais il chassa cette idée, qui ne semblait pas très rationnelle selon lui, puisqu’il avait devant lui, apparemment, un parfait étranger dont il ne connaissait pas le nom, ni quoi que se soit d’autre. Pourtant lui semblait le connaître. Malgré sa gorge qui continuait à le brûler, il se décida à prendre la parole, d’une voix hésitante, légèrement éraillée, sans réel ton, lointaine, s’adressant au brun aux grands yeux couleur chocolat, mais à vrai dire il s’adressait aussi à celui qui avait les longs cheveux, un peu comme un gosse, sans faire plus attention s’il était encore présent dans la pièce ou non, le « à bientôt » qu’il avait annoncé ne représentant absolument rien pour lui

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Éloi Pellerin
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeVen 13 Fév - 1:18

L'impuissance...ce sentiment néfaste qui fait en sorte qu'on se sente si mal, si inutile. C'est ainsi que se sentait Éloi en ce moment. Il n'avait même pas remarqué que le vil prêtre s'était affaisé tant il était affaibli. Non, tout ce qui le concernait, c'était son frère, maintenant revenu à la vie. Il devait lui rendre la mémoire, pour qu'il puisse se rappeler de lui, de leur enfance... Comment l'autre avait-il pu prendre l'amour qu'il portait à Zaick...c'était inhumain..et pourtant. Oubliant ce qui les entourait, le jeune français alla prendre le réincarné dans ses bras pour le serrer fort. S'il avait pu le rassurer ainsi, il l'aurait fait. Mais tout n'était pas aussi simple.
En plus, c'était tout un choc de voir Zaickell le regarder comme s'il était un pur inconnu, car c'est ce qu'il était aux yeux de l'âme perdue. Quelqu'un qui n'était rien pour lui. Aucun souvenirs ni sentiments ne se lisaient dans le regard clair de l'homme revenu de la mort.

-''Oui, Zaïckell, c'est..c'est ton nom!''

Il s'était approché et ramené une mèche de cheveu argenté derrière l'oreille de son frère tout en douceur pour ne pas l'effrayer. C'est pas grave, il avait été prévenu que cela pouvait arriver et c'était normal après tout. Éloi n'aurait qu'à se montrer patient, comme il avait toujours été. La dernière phrase que le prêtre lança lui donna des frissons dans le dos, mais il ne se retourna pas. Lui aussi savait que tôt ou tard il devrait revenir au temple....malgré lui. Maintenant qu'il le veuille ou non, son destin était lié à celui qui lui avait rendu un service. Le jeune homme secoua la tête et sourit à son frère, voulant le rassurer. Il semblait souffrir, mais ça devait être normal ça aussi, vu d'où il revenait.

-''Tu...tu es différent, mais je te reconnais quand même tu sais. Je suis Éloi. Ton..Ton petit frère.''

Il déglutit avec difficulté, sachant pertinemment que ces mots voulaient certainement rien dire pour le pauvre homme, mais c'était un début. Lentement il l'aida à descendre de la table et l'entraîna lentement vers la porte de sortie. Pas question de rester une minute de plus dans ce lieu sordide avec des êtres immondes qui ne pensaient qu'à blesser les gens. Éloi amènerait son frère chez lui et s'occuperait de lui durant tout le temps qu'il faudra.

-''Tu..tu as de la difficulté à te rappeler, mais c'est normal au début. Je t'amène chez moi d'accord?''


Pour joindre le geste à la parole, Éloi lui ouvrit la porte et y laissa passer l'ancienne roch star. Se demandant comment il allait réagir au soleil et à voir l'extérieur. Mais après tout, il serait avec lui donc rien ne pourrait leur arriver tant qu'ils seraient les deux ensemble.
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MessageSujet: Re: À qui le petit coeur?   À qui le petit coeur? Icon_minitimeDim 22 Fév - 22:54

[Eloi] ''Oui, Zaïckell, c'est..c'est ton nom!''

Zaïckell..Zaïckell était son nom alors ? Pas Zaïck ? Zaïckell…c’était…étrange. Ca lui paraissait si lointain, si, si quoi ? Il ne savait pas. C’était vraiment son nom ? ça ne lui disait absolument rien. Ce jeune homme en était bien sur ? Zaïckell…Hésitant encore, il le prononça à mi voix., un pâle murmure à peine audible, comme pour se convaincre que ce prénom était le sien.

« zaïckell… »

C’est ce moment que choisit le jeune homme qui lui avait parlé, pour s’approcher de lui, tendant un bras dans sa direction, ses doigts effleurant sa peau, pour ramener une mèche de ses cheveux qui lui tombait devant les yeux, derrière l’oreille. Son regard glacé glissa sur le brun, proche, tout proche et ses iris froides s’attendrir quelque peu, mais ce sentiment incertain disparut bien vite, laissant place de nouveau à un regard vide de toute émotion mis à part la douleur de l’incompréhension. Il vit le brun secouer la tête et sourire. Ca voulait dire quoi ce sourire ? il ne comprenait pas. Cherchait il à le … le rassurer ? Pourquoi ?

-''Tu...tu es différent, mais je te reconnais quand même tu sais. Je suis Éloi. Ton..Ton petit frère.''

Différent ? Qu’est ce que cela voulait dire ?! Différent de quoi ? Comment cela ? Il le reconnaissait quand même…Pourquoi ? Qu’est ce qu’il avait de changer ? Il n’était pas comme ça..avant ?! Avant ?! Avant quoi d’abord ? Autant de questions qui tourbillonnaient dans sa tête sans qu’il n’arrive à trouver de réponses. Il comprenait de moins en moins. Mais ce n’était pas finit. Loin de là. Si la première partie de la phrase l’intriguait, la deuxième partie le surpris. Son…son petit frère ?! Un petit frère…il fronça les sourcils. Ces deux mots lui disaient quelque chose, mais il n’arrivait pas à savoir ce que cela représentait. Petit frère ça voulait dire quoi…Il laissa échapper un léger gémissement, une douleur vive lui transperçant la tempe. Petit frère… C’était, il était … proche de lui alors…sa famille, oui c’est ça ! C’était bizarre, si c’était son frère, pourquoi n’avait il aucun souvenir de lui, pourquoi il le voyait comme un étranger ? Il se mordit la lèvre. Trop d’informations, trop de questions, trop de flous, tout s’embrouillait. Son regard affolé parcourut la pièce avant qu’il ne reporte son attention sur son interlocuteur

« Eloi… ? »

Il n’avait fait que répéter, pour être sur, voir comment cela sonnait. Mais il ne s’attarda pas dessus, qui plus est le jeune homme à ses côtés reprit

''Tu..tu as de la difficulté à te rappeler, mais c'est normal au début. Je t'amène chez moi d'accord?''

Certes, il avait des difficulté à se rappeler mais ce n’est pas cela qui le frustrait le plus, c’était le fait de ne pas savoir pourquoi. Pourquoi avait il du mal à se rappeler. C’était normal ? Il aurait bien aimé, mais il ne pouvait s’empêcher de…il coupa le fil de ses pensées, une nouvelle interrogation s’immisçant brusquement dans son esprit. Au début ? Mais au début de quoi ? Qu’est ce qu’il lui était arrivé ?! il était complètement perdu, et il détestait cela. Néanmoins, docilement, il descendit de la table sur laquelle il était, avec l’aide d’Eloi et suivit d’un pas hésitant le jeune homme. Chez lui ? Il hocha machinalement la tête d’un signe affirmatif. Que répondre d’autres, il n’avait guère le choix…Levant ses pupilles argentées, il suivit les gestes de son cadet, et regarda la porte s’ouvrir devant eux. Tournant la tête vers son frère, il s’avança, puisque celui ci semblait vouloir qu’il passe d’abord.

Passant donc l’entrebâillement de la grande porte en bois, la lumière du jour, bien plus vive qu’à l’intérieur lui fit fermer les yeux brusquement. Néanmoins, il les rouvrit assez vite, pour observer ce qui se trouvait autour de lui. Où étaient ils ? Il n’avait pas la moindre idée de l’endroit où ils se trouvaient. Il ouvrit les lèvres comme pour parler, mais finalement se ravisa, puis se tourna vers son, finalement le seul repère qu’il avait ici attendant…
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