Dans une petite rue [libre]

Il marchait…Ses pieds en sangs, ses vêtements en lambeaux, son visage sale, ses cheveux également. Il était là, errant, son visage humide de larmes qui ne cessaient de couler. Il ne savait pas ou il était, ni ou il devait aller. Il ne savait plus rien. Lilly était là, errant dans les rues d’Erodas. Il avait mal partout et, pourtant, il ne sentait pas la douleur non, sa douleur physique n’était rien comparé à celle qui lui brisait le cœur doucement, tout doucement. Lilly ne comprenait pas. Il ne comprenait pas ce qui était arrivé. Il n’avait pas encore comprit ou, plus tôt, il n’avait pas voulut comprendre. Non, tout cela n’était pas possible, tout cela n’était qu’un cauchemar, oui, un cauchemar…

Lilly tomba, son petit corps heurta violement le sol alors qu’un gémissement de douleur franchit ses lèvres. Accentuant un peu plus ses larmes. Sur le ventre, son visage tourné, son regard noisette fixant le vide. Il revoyait ce qu’il s’était passé hier, il revoyait son père lui sourire avant de le laisser à l’école. Il revoyait le visage bizarre de son instituteur, il revoyait tout et, peu à peu, son cœur se serra un peu plus, laissant une fine couche noire le recouvrir. Lilly ne comprenait pas…Doucement, malgré les blessures qui ornaient son petit corps, malgré la douleur et la fatigue, Lilly se releva. Il se releva et, ses pieds recommencèrent à marcher. Il devait le chercher, il devait le trouver. Son papa était forcement quelque part, oui quelque part… Lilly le cherchait, il le cherchait et, peut importe ou il serait, il le retrouverait. Oui, il le retrouverait. Son papa n’avait pas pu l’abandonner, Lilly ne comprenait pas…il…

Arrivant dans une petite ruelle, Lilly ne fit attention à rien, son regard toujours vide, un regard emplit de larmes salées….Il ne vit pas le chien qui grognait juste en face de lui, il n’entendit pas les grognements de ce chien. Tout ce qu’il vit ce fut les crocs qui s’enfoncèrent dans sa peau, laissant un cri aigu sortir de ses lèvres. Il avait mal, il avait peur. Se débattant avec force, il finit par réussir à s’enfuir. Ses pieds blessés le faisant courir de toutes ses forces. Surement les dernières…Du sang coulait lentement le long de son avant-bras, avant-bras déchiqueté par les crocs du chien…

Il courait, encore et encore, il allait tout droit, toujours tout droit. Il avait peur, il…Il n’en pouvait plus, c’était trop, beaucoup trop. La dernière goutte venait de faire déborder le vase. Lilly ne tenait plus…Arrivé dans une rue, son corps s’écroula, de fatigue de douleur. Il était tétanisé, tout ses muscles lui faisaient mal…Tout….Ses yeux se fermèrent doucement mais surement, allait-il rejoindre son papa, allait-il se réveiller de se cauchemar ? Lilly ferma les yeux, il était partit, il….

Tout son corps criait sa détresse, sa douleur mais, personne ne le remarquait. Là, dans cette rue, personne ne le voyait. Il était comme invisible, inexistant. Il est vrai que, qui voudrait s’occuper d’un enfant aussi ragoutant que lui ? La saleté, le sang recouvrait son petit corps frêle. Pathétique. Oui. Mais, il faisait peur, n’importe qui le verrait aurait peur, peur pour lui, peur de le croire mort. Car, Lilly n’était-il pas en train de mourir. Sa respiration n’était-elle pas en train de ralentir de plus en plus ? Si, Lilly avait épuisé toutes ses réserves, il était allé chercher là ou, après, il n’y avait plus rien…

[Désolé, c'est cour -_-]

Invité

C'était un jour comme les autres...l'un de ces jours désespérément tristes, l'un de ces jours qui rappelaient une nouvelle fois à Celyn à quel point il était seul. Depuis la mort de son petit ami près d'un an auparavant, il s'était peu à peu retiré du monde, n'adressant presque plus la parole à personne, sauf s'il le fallait vraiment. Autant dire qu'il n'était plus que l'ombre de lui-même, il n'avait plus rien à voir avec le jeune homme souriant, joyeux, aimant la vie qu'il avait été il n'y a pas si longtemps...Mais bientôt tout allait changer, oui, bientôt il allait retrouver celui qu'il aimait le plus au monde, celui sans qui la vie n'avait pas de sens. Il connaissait les risques encourus, il connaissait les conséquences d'une réincarnation, mais ça n'avait pas suffi à le dissuader et bientôt, très bientôt, il ne serait plus seul. Il pourrait enfin serrer à nouveau Allen dans ses bras, lui parler...C'est uniquement grâce à ça qu'il avait réussi à tenir le coup et qu'il comptait les jours à présent.

Il avait même retrouvé son envie de peindre, il avait envie de faire un beau tableau pour le retour de son amant et de le lui offrir. Ce dernier serait certainement ravi, comme à chaque fois, car un tel cadeau venait du coeur...Seulement, Celyn avait laissé derrière lui sa vie passée, tout du moins, il n'avait emporté aucun matériel de peinture, seulement quelques toiles en souvenir du bon vieux temps...Maintenant que son envie de peindre était revenue, il devait donc se procurer du nouveau matériel et pour cela il n'avait d'autre choix que d'aller en acheter. Il avait un peu peur de sortir de chez lui, de se retrouver parmi une vraie foule de gens, étant donné qu'il avait si longtemps évité le contact humain. Il devait prendre son courage à deux mains et ce fut donc ce qu'il fit. Il marcha d'un pas rapide en direction de la rue piétonne, là où se trouvaient la plupart des magasins et donc, tout ce dont on avait besoin.

Il ne mit pas longtemps avant de repérer un magasin spécialisé en peinture et y entra donc pour acheter tout ce dont il avait besoin. Même si au début il ne voulait pas se l'avouer, se retrouver dans un tel environnement lui faisait du bien, la peinture lui avait manqué...Ce fut donc chargé de plusieurs sacs qu'il quitta la boutique une bonne demi heure plus tard pour prendre le chemin du retour.
Au bout de quelques minutes, il crut entendre les aboiements d'un chien, mais n'y fit pas plus attention que ça, après tout, il n'y avait rien d'exceptionnel à ça. Cependant, il commençait à se sentir mal à l'aise au milieu de toutes ces personnes qui semblaient le regarder d'un air étrange. Il accéléra donc le pas et décida de prendre un raccourci pour arriver plus vite chez lui, empruntant une petite ruelle pas très loin.
C'est là qu'il aperçut la silhouette du petit garçon par terre, une vision qui faisait froid dans le dos à vrai dire, une vision d'horreur. L'enfant était couvert de sang et de crasse, mais le plus frappant était son bras. Il était clair que ce pauvre petit être avait été attaqué, mais par qui ? Ou par quoi ? Le chien de tout à l'heure ? Peu importe, ce n'était pas ça le plus important.

Celyn resta figé pendant quelques secondes devant cet horrible spectacle. Pourquoi personne ne s'était arrêté ? Pourquoi avait-on laissé ce pauvre enfant ici, tout seul, mourant ? Mais était-il seulement encore en vie ? Tout portait à croire que non, mais le jeune homme ne voulait prendre aucun risque. Luttant contre l'envie de crier, même de pleurer face à une telle injustice, il s'approcha de l'enfant, ayant posé ses affaires par terre avant, pour ensuite s'agenouiller à ses côtés. Il chercha rapidement son pouls et le trouva, faible, certes, mais il le sentait toujours. Le garçon était en vie, mais il ne le serait sans doute plus pour très longtemps si on ne faisait rien. Sentant la panique monter en lui, Celyn tenta néanmoins de garder son sang-froid, une vie en dépendait ! S'il perdait tous ses moyens maintenant, c'en était fini du petit garçon et il ne se le pardonnerait sans doute jamais...
Sans réfléchir davantage, il retira son manteau pour envelopper le garçon dedans, après avoir arraché un bout de sa chemise pour stopper le sang s'écoulant de la morsure.
Il se maudit ne pas avoir pensé à se procurer un téléphone portable, ce qui aurait bien facilité les choses à cet instant...Il prit donc l'enfant dans ses bras tout en lui caressant doucement le front, comme pour le rassurer, même s'il ignorait s'il pouvait l'entendre, sentir sa présence...

"Accroche-toi ! Je vais t'emmener à l'hôpital, tout ira bien ! Tu vas t'en sortir !"

Sa voix était sur le point de lâcher, mais il devait se montrer fort pour le petit, il ne devait pas faillir, pas maintenant. Ce fut donc presque machinalement qu'il se mit à avancer jusqu'à atteindre la rue principale, bondée de monde. Il se mit à appeler à l'aide, mais personne ne sembla faire attention à lui, ou alors, on le regardait d'un air étrange. Etaient-ils aveugles ? Sans coeur ? Il avait un enfant mourant dans les bras !
Finalement, un homme s'arrêta, l'air un peu perdu, avant de sortir son portable pour appeler les secours. Celyn le remercia en silence, alors qu'il attendait, le petit toujours dans ses bras, en espérant qu'il ne serait pas trop tard...

"Accroche-toi, je t'en prie..."

Une douce chaleur vint l'entourer mais, qu'elle était-elle ? Il ne le savait pas, il ne savait pas qu'elle était cette chaleur qui le tenait doucement. Mais, elle était agréable oui...agréable. Malheureusement, le froid revint rapidement dans son petit corps blessé. Le froid et la douleur refirent rapidement surface. Dans le noir qui envahissait peu à peu Lilly, il n'y avait rien, absolument rien juste...juste la peur. La peur de l'inconnu, de ne pas savoir où il était.

Des petites larmes coulèrent sur ses joues lorsqu'une main vint se poser délicatement sur son front. Il ne savait pas à qui elle était, il n'entendait pas les paroles qu'on lui disait mais, Lilly savait que quelqu'un était prêt de lui. Son papa ? C'était peut-être son papa, il venait de le retrouver il...Son cœur se serra et alors, doucement, tout doucement la force de vivre fit son apparition. Lilly ne voulait pas mourir, il ne comprenait pas ce que cela était, il ne le savait pas non plus. Le petit corps de Lilly se mit à se battre. Oui, il se battrait, il voulait revoir son papa. Son papa l'attendait quelque part, il devait aller le retrouver. Et, peut être qu'il était déjà à ses côtés, peut être que...

Des sirènes se firent entendre au loin. Le camion de pompier hurlait dans la rue piétonne alors qu'on le laissait passer. Il allait venir le chercher, il venait l'aider...Un sentiment de déjà vu. Quoi ? Qui ? Il ne le savait pas. Le camion s'arrêta là où l'homme qui avait appelé faisait signe et, un homme d'âge mûre sortit du véhicule, courant jusqu'à Celyn. La première réaction du pompier fut l'effroi. Que...Qu'était-il arrivé au petit, qui avait pu l'abandonner comme ça au milieu d'une rue. Impressionné, en colère, il se revint tout de même rapidement sur terre et, il approcha Celyn, lui posant diverse question avant que Lilly ne soit emmené dans le camion, couché sur une civière. Celyn lui, fut invité à monter avec l'enfant. Lorsque le camion redémarra, les pompiers étaient déjà en train de s'occuper de Lilly, des milliers de fils le reliait maintenant à diverse machine ou médicament...

Lilly avait froid très froid mais, d'un seul coup, la chaleur revint, très infime, très petite, mais, elle était toujours là, toujours...La douleur qu'il avait ressentit bien plutôt revint en force et il l'a trouva insupportable. Il avait envie de pleurer, de hurler mais, il n'y arrivait pas. Pourquoi ? Pourquoi n'arrivait-il pas à se réveiller ?

Dans une salle aux murs blancs, on pouvait entendre un bip régulier. Dans un petit lit d'enfant, se trouvait un enfant aux cheveux blonds. Son visage était recouvert d'un masque pour respirer, Un de ses bras avait des perfusions. L'autre, l'autre était bandé. Pour le reste, c'était caché par les couvertures...Un petit gémissement et, doucement, les yeux de l'enfant s'ouvrirent sur la lumière. Ebloui, il referma aussitôt les yeux pour recommencer à les ouvrirent quelques secondes après. S'habituant difficilement à la lumière, Lilly regarda tout de même autour de lui. Ou était-il ? Que...Des larmes commencèrent à couler sur son visage alors qu'il cherchait des yeux son papa...Papa qui, bien entendu n'était pas présent, cela ne fit qu'accroitre ses larmes alors que doucement, il se recroquevillait sur lui-même, ne faisant pas attention à la douleur qui lui tiraillait le corps...Il voulait juste son papa...

Invité

Celyn était de plus en plus inquiet pour l'enfant au fur et à mesure que le temps passait. Il avait tellement peur de le voir mourir entre ses bras, comme ça avait été le cas pour son amant...Voir une autre personne rendre son dernier souffle dans ses bras le détruirait sans doute et il se mettrait probablement même à croire qu'il portait la poisse...C'était ridicule évidemment, complètement idiot même, mais lorsqu'on était désespéré on était prêt à croire n'importe quoi. Malgré sa crainte, il ne cessa de rassurer le petit garçon, même s'il n'était pas sûr du tout que ce dernier pouvait l'entendre.
Les secours arrivèrent enfin au bout d'un moment qui lui sembla interminable. Il remarqua immédiatement l'expression d'effroi sur le visage de l'un des secouristes. Il devait sans doute se demander qui avait pu laisser un enfant dans cet état en pleine rue...la question que Celyn se posait aussi depuis tout à l'heure. Les gens devenaient vraiment de plus en plus égoïstes et froids, ils n'avaient pas de coeur et ne se souciaient que de leurs petits problèmes à eux, ne voulant pas se mêler aux affaires des autres, même si ça pouvait sauver une vie. Ils étaient lâches, voilà tout !

Mais ce n'était pas le moment de s'énerver, l'enfant avait besoin de lui...certes, ils ne se connaissaient pas, mais à cet instant, le jeune peintre était le seul qui semblait s'intéresser au sort de ce petit être si fragile. Il monta donc à l'arrière de l'ambulance, tenant la main du petit pendant tout le trajet, ayant vraiment mal au coeur pour lui. Quelqu'un d'aussi jeune ne méritait pas un sort pareil...allait-il seulement s'en sortir ? Il le fallait...il n'avait pas le droit de mourir, pas maintenant, pas comme ça ! Il avait encore toute la vie devant lui, il avait encore toute son enfance à vivre...hélas, Celyn ne pouvait plus rien faire maintenant, seulement faire confiance aux médecins et attendre. L'attente...c'était sans doute la pire des choses en de pareilles circonstances.
Une fois qu'on eut pris soin du petit, Celyn fut autorisé à aller le voir dans sa chambre et son coeur se serra une nouvelle fois lorsqu'il vit ce tout petit bonhomme relié à une tonne de fils, un masque à oxygène sur le visage.

Il s'assit sur la chaise à côté du lit et l'observa un long moment, tentant de comprendre ce qui s'était passé. Avait-il été victime d'une agression ? Tout portait à croire qu'il avait été mordu par un chien en tout cas...Mais qui aurait pu laissé un enfant se promener tout seul dans les rues de la ville ? C'était totalement irresponsable ! A moins qu'il ne se soit perdu, qu'il ait perdu ses parents en chemin...Evidemment, le jeune homme était loin de se douter de ce qu'avait dû traverser le petit garçon, alors il ne pouvait que deviner.
Au bout d'un long moment, le petit blondinet ouvrit enfin les yeux pour les refermer aussitôt, sans doute ébloui par les lumières assez fortes de la pièce.
Celyn garda le silence, voulant lui laisser le temps de reprendre ses esprits et surtout voulant éviter de le brusquer. Après tout, un enfant de cet âge avait en général peur des inconnus...même si Celyn n'avait pas vraiment l'air d'un méchant, même pas du tout.

Enfin, l'enfant ouvrit à nouveau des yeux, balayant la pièce du regard comme s'il cherchait quelque chose, il ne semblait même pas remarquer Celyn assis juste à côté de lui...Au moment où le jeune homme allait dire quelque chose, il aperçut quelques larmes couler le long des joues de l'enfant qui se recroquevilla alors sur lui-même. Celyn éprouva une peine immense pour lui et n'avait qu'une seule envie: le rassurer. Il s'adressa alors à lui d'une voix douce, se forçant même à lui sourire, voulant à tout prix éviter de l'effrayer.

"Bonjour. N'aie pas peur, je ne te veux pas de mal. C'est moi qui t'ai trouvé et appelé les secours...Comment tu t'appelles ?"

Bien sûr il voulait savoir ce qui s'était passé, mais il ne fallait pas brusquer ce pauvre petit et commencer par des questions simples, essayer de gagner sa confiance. Il avait déjà demandé à ce qu'on fasse une recherche pour retrouver ses parents, mais il ne se doutait évidemment pas que ça ne donnerait absolument rien...

"Moi, c'est Celyn. Tu n'as rien à craindre, tu es en sécurité ici."

[->Lilly blessé]

[J'ai fait à l'hôpital je me suis dit que ce serait plus logique ^^]

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